Je suis beaucoup sollicitée sur ce sujet alors vu que ça intéresse pas mal d’entre vous, je vais partager mon expérience sur la création de ma société, mes choix et mes difficultés. Ceci n’est absolument pas un tutoriel sur comment créer sa boîte.
Mon concept store me ressemble
Je suis Cécile, docteur en pharmacie et diplômée d’un Master en marketing. Pendant plusieurs années, j’étais chef produit sur une gamme de produits contraceptifs d’un laboratoire. J’ai 3 enfants et dès le 1er, j’ai veillé à leur donner le meilleur : des petits plats cuisinés moi-même ou bio, des jouets intéressants, de la puériculture respectueuse de l’enfant, bref que des produits le plus sain possible pour leur santé mais aussi pour leur développement. Je précise que pour autant, je les ai laissés vivre. Avec mon mari, on les élève pour qu’ils s’épanouissent sans les confiner dans un milieu stérile !
Fille d’entrepreneur, j’avais très envie d’ouvrir ma boîte. J’ai donc bien potassé les possibilités d’activités et c’est un peu naturellement que l’idée m’est venue : vendre les produits de qualité que je déniche pour mes enfants. Le web était incontournable mais l’idée de ne vendre qu’en ligne ne m’allait pas. En effet, j’étais convaincue qu’il fallait être local avec du contact humain pour vous conseiller. Et puis, ça tombait plutôt bien, j’habite Hem, une petite ville de la métropole de Lille et pas au fin fond de la campagne. J’ai donc pris le risque de quitter mon poste de cadre pour me lancer.
Comment se lancer ? Quel statut de société choisir ?
J’ai bien sûr épluché les sites web qui présentent les statuts d’autoentrepreneur, micro-entreprise, SARL, SAS, EURL, … J’ai fini par suivre une formation « Une semaine pour entreprendre » auprès de la CCI. Tout s’est éclairé pour moi, SARL dans mon cas. J’y ai rencontré des comptables, avocats et dirigeants qui m’ont fourni de précieux conseils.
J’ai réalisé une étude de marché, construit un Business Plan, étudié les lieux d’implantation et je me suis faite aider d’un cabinet d’experts-comptables pour mes statuts. Le plus long a été de trouver le bon local. J’avais plusieurs critères en tête :
- dans le secteur d’implantation choisi forcément
- une bâtisse avec une âme et pas une cellule commerciale neuve
- exposée, visible avec du passage
- avec du stationnement à proximité
J’ai scruté les petites annonces chaque jour pendant plusieurs mois. Ça m’a aussi laissé le temps de travailler sur le reste : j’ai tout comparé. Oui comparer. Je pense que c’est la clé d’un lancement optimal.
J’ai pris le temps de comparer les offres sur chaque sujet, pour faire des choix réfléchis même si cela aboutit souvent sur des compromis ! A chaque fois j’ai posé tous les critères qui me semblaient nécessaires. Cela veut dire étudier ce qu’il existe sur le marché, par exemple, en terme de caisses enregistreuses modernes qui proposent des fonctionnalités intéressantes et gain de temps. Idem pour les solutions d’encaissement et leurs tarifs ou pour les banques et ce qu’elles proposent pour les sociétés.
Le local idéal pour ma boutique
Dès que j’ai eu les clés, il a fallu me pencher sur comment ouvrir un établissement recevant du public (ERP). Quelle joie d’éplucher les documents administratifs sur les normes de sécurité incendie, d’accessibilité et d’autorisation de travaux ! Il a fallu faire des demandes pour tous les travaux d’extérieur, comme pour un particulier, mais aussi pour l’intérieur ; il faut même une autorisation pour le changement d’enseigne. Pour cette partie, il ne faut pas hésiter à se faire aider d’un architecte pour être carré et avoir un avis éclairé sur l’organisation de l’espace. Je passe sur les nombreux devis auprès des sociétés de travaux de gros œuvre et d’intérieur (comparez) ou sur le mobilier pour professionnel (comparez). J’ai eu 6 mois de travaux pour transformer un ancien pressing en little cecile.
J’ai la chance d’être une touche à tout. Je trouve chaque facette, chaque problématique intéressante même si cela finit par m’empêcher de dormir jusqu’à trouver la solution idéale. Pour se lancer dans un tel projet, il faut s’imaginer que le côté visible n’est qu’une petite partie, et qu’il y a tellement de casquettes différentes à avoir. J’ai beaucoup appris sur le tas et j’en apprendrai encore beaucoup (peut-être un jour en RH j’espère :)).
Des sujets ont certainement été occultés mais vous avez ici les grandes lignes. L’expérience grandit chaque jour et le moindre de vos retours est énorme pour moi. Aujourd’hui, je n’ai plus de hiérarchie pour me « juger », mais pourtant toujours l’envie de me dépasser pour vous faire plaisir !